Lorsqu’on est jeunes, on attend avec impatience la fin de l’école pour profiter des vacances, organiser des sorties entre copains, oublier les devoirs, les leçons, et s’adonner aux activités qui nous plaisent plus que tout.
En d’autres termes, pour la plupart des gens, les vacances sont synonymes d’égoïsme. On abandonne tout pour penser à soi et se faire plaisir, davantage lorsqu’on est jeunes et insouciants.
Et pourtant notre équipe de héros a prouvé le contraire cette semaine.
Il s’agit de huit adolescents, âgés entre 11 et 16 ans, qui ont décidé de profiter de cet été et de leur temps de libre pour mener à bien une action humanitaire qui leur tenait à coeur depuis longtemps.
Ils vont parcourir à vélo les 500 kilomètres qui séparent Sarzeau de La Rochelle.
Motivés, préparés, organisés et bien accompagnés, tout est de leur côté pour relever le défi. Nos huit membres de l’association éole (Écoute, orientation, loisirs, épanouissement), sont partis lundi de la maison de retraite des Minimes après avoir partagé le petit déjeuner avec les résidents très encourageants.
Mme Françoise Fines, directrice de la maison de retraite des Minimes, est ravie de ce partenariat qui s’est installé entre l’association éole et le foyer-logement, « Les jeunes d’éole viennent aussi à Noël nous présenter un spectacle. Ils aiment venir ici. Ils échangent avec les personnes âgées, comme si c’était leur deuxième famille. Les personnes âgées apportent leur savoir. Les jeunes sont à l’écoute. Parfois, les résidents viennent goûter avec eux à l’association ».
Le but de ce parcours à vélo est de mettre en relation deux maison de retraite, l’EHPAD des Minimes et l’EHPAD de Francheville, à Sarzeau dans le Morbihan. Nos jeunes cyclistes joueront ainsi le rôle du point relais. Ils emporteront avec eux un colis composé d’albums photos de La Rochelle et de la maison de retraite confectionnés par les pensionnaires eux-mêmes, puis des vieux clichés de la ville pris au début du XXe siècle, ainsi que des magazines et journaux de la ville et enfin des petites boîtes fabriquées par le soins des résidents.
L’équipe n’a pas été composée par hasard. Les jeunes devaient s’entraîner et parcourir des distances de 50 à 70 kilomètres pour prouver leur endurance. Le but ne serait pas de rester coincé au milieu du parcours parce que l’un des cyclistes n’aurait pas mesuré la portée athlétique de cette action.
De lundi à vendredi, le périple se déroule en cinq étapes. Ils doivent parcourir 70 kilomètres par jour en moyenne, et s’arrêtent le soir pour camper et dormir. Comme le rappelle Philippe Morvan, directeur de l’association éole et accompagnateur de l’équipe, « Il ne s’agit pas d’une course de vitesse. On n’essaie pas de rattraper le Tour de France ».
Le deuxième jour, Johnny, 16 ans, donne ses impressions, « Le plus dur, c’est aujourd’hui car on va jusqu’en Vendée où il y a beaucoup de descentes et de montées ».
Chaque matin, un membre de l’équipe est chargé de prendre contact avec la maison de retraite et la tenir informée de leur position. Ainsi, les pensionnaires pourront suivre le parcours de leur pigeon voyageur en épinglant un drapeau sur une carte de leur parcours affichée à la résidence.
A chaque coup de fil, l’euphorie se fait sentir, comme si la victoire finale n’était plus très loin. Les pensionnaires ont des mots très encourageants envers les adolescents, qui sont devenus leurs petits protégés.
Roger, président du club des résidents de l’Ehpad des Minimes, est pris de nostalgie en voyant toute cette jeunesse si volontaire, « Je serai bien parti avec eux. Moi qui faisais beaucoup de vélo, ça ravive des souvenirs ».
Huit jeunes à vélo qui ont fait parler d’eux, les cheveux au vent, la main sur le coeur.